Piotr Anderszewski

Voilà un artiste auquel nul ne peut rester indifférent. Son portrait a beau orner les murs de Cracovie, il ne veut pas se reconnaître dans cette ville fanée et désuète et se revendique de Varsovie, cette capitale bouillante mal reconstruite, renée de ses cendres, mais c’est à Strasbourg qu’il débute le piano. A la fin des années 80, il obtient une bourse pour aller étudier à l’université de Los Angeles mais repart vite sans terminer le cursus vers la Pologne. En 1990, finaliste et probablement vainqueur désigné du concours de Leeds, il se retire deux minutes avant la fin de l’épreuve furieux de voir ses concurrents éliminés. Son Dieu se nomme Richter même s’il s’est contenté en guise de leçon de lui tourner les pages en concert. Mais comme lui il aime voyager musicalement en train et Bruno Monsaingeon consacrera un film à ses pérégrinations ferroviaires en Pologne et Hongrie. Il revendique sans vergogne Bach sur un piano de concert, quant à son dernier disque Schumann, il a été élu comme le meilleur disque de l’année par le BBC Music Magazine.