Alexandre Tharaud
Beethoven
Bagatelles pour piano opus 33 :
n°2 en ut majeur, n°4 en la majeur et n°7 en la bémol majeur
Fantaisie pour piano en sol mineur opus 77
Webern
Variations pour piano opus 27
Beethoven
Sonate pour piano n°30 en mi majeur opus 109
Scaratti
Sonate pour piano en ré mineur K.64 Gavota
Sonate pour piano en ré mineur K. 9
Sonate pour piano en ut majeur K. 72
Sonate pour piano en ut majeur K. 132
Sonate pour piano en ré majeur K. 29
Sonate pour piano en mi majeur K. 380
Sonate pour piano en la mineur K. 3
Sonate pour piano en ut majeur K. 514
Sonate pour piano en fa mineur K. 481
Sonate pour piano en ré mineur K. 141
Théâtre des Champs-Élysées
65€ – 50€ – 38€ – 26€ – 10€ – 5€
« Dans lévolution de notre langage musical, … le timbre accède progressivement au rang de dimension musicale nécessaire. »
André Boucourechliev
Dans son ouvrage sur Beethoven (Seuil, 1963), Boucourechliev faisait de la recherche de sons nouveaux une innovation majeure de la technique du compositeur allemand. La « Sonate opus 109 » (1820), l’une des dernières de Beethoven, pousse loin l’innovation rythmique, les contrastes d’humeur et de registre ; le premier mouvement contraste ainsi le thème Vivace ma non troppo avec un thème plus solennel Adagio espressivo. La « Fantaisie opus 77 » joue également sur les contrastes d’humeur et de timbre, comme en témoig,e la douceur navrée qui suit le violoent trait descendant au début de l’œuvre.
Pour ce qui est de la recherche de sonorités nouvelles, Domenico Scarlatti fut illustre prédecesseur de Beethoven. Un bon nombre de ses 555 Sonates imitent clairement le timbre et la technique d’autres instruments ; la « Sonate K. 141 » – aux notes répétées très audacieuses pour l’époque – imite ainsi la mandoline accompagnée de la guitare. La « Sonate K. 514 » – assez peu jouée – exploite les extrêmes des deux registres et exige une grande souplesse de tout le corps. Les « Sonates » K. 9, 132 et 481 sont d’un caractère plus discrest et désabusé. La « Sonate K. 380 » – parfois surnommée « le Cortège » pour le son des tambours et des trompettes que l’on peut entendre dans la partie centrale – présente, quant à elle une succession d’atmosphères contrastées mais admirablement reliées les unes aux autres.
Dans le sillage de son maître Schönberg, les « Variations opus 27 » de Webern font imploser le système des relations entre les tonalités. Elles sont un exemple fameux de dodécaphonisme – aucune des douze notes d’une octave n’est répétée avant que les autres n’aient été jouées – mais aussi symétrie : Webern y a introduit plusieurs palindromes musicaux. Cette implosion du système tonal classique et l’apparition de nouvelles règles harmoniques conduit à de nouvelles sonorités, de nouveaux timbres.
En explorateur passioné des répertoires les plus iconoclastes, Alexandre Tharaud livre ici un récital passionnant où se font de surprenants rapprochements entre les compositeurs.
« Dans lévolution de notre langage musical, … le timbre accède progressivement au rang de dimension musicale nécessaire. »
André Boucourechliev
Dans son ouvrage sur Beethoven (Seuil, 1963), Boucourechliev faisait de la recherche de sons nouveaux une innovation majeure de la technique du compositeur allemand. La « Sonate opus 109 » (1820), l’une des dernières de Beethoven, pousse loin l’innovation rythmique, les contrastes d’humeur et de registre ; le premier mouvement contraste ainsi le thème Vivace ma non troppo avec un thème plus solennel Adagio espressivo. La « Fantaisie opus 77 » joue également sur les contrastes d’humeur et de timbre, comme en témoig,e la douceur navrée qui suit le violoent trait descendant au début de l’œuvre.
Pour ce qui est de la recherche de sonorités nouvelles, Domenico Scarlatti fut illustre prédecesseur de Beethoven. Un bon nombre de ses 555 Sonates imitent clairement le timbre et la technique d’autres instruments ; la « Sonate K. 141 » – aux notes répétées très audacieuses pour l’époque – imite ainsi la mandoline accompagnée de la guitare. La « Sonate K. 514 » – assez peu jouée – exploite les extrêmes des deux registres et exige une grande souplesse de tout le corps. Les « Sonates » K. 9, 132 et 481 sont d’un caractère plus discrest et désabusé. La « Sonate K. 380 » – parfois surnommée « le Cortège » pour le son des tambours et des trompettes que l’on peut entendre dans la partie centrale – présente, quant à elle une succession d’atmosphères contrastées mais admirablement reliées les unes aux autres.
Dans le sillage de son maître Schönberg, les « Variations opus 27 » de Webern font imploser le système des relations entre les tonalités. Elles sont un exemple fameux de dodécaphonisme – aucune des douze notes d’une octave n’est répétée avant que les autres n’aient été jouées – mais aussi symétrie : Webern y a introduit plusieurs palindromes musicaux. Cette implosion du système tonal classique et l’apparition de nouvelles règles harmoniques conduit à de nouvelles sonorités, de nouveaux timbres.
En explorateur passioné des répertoires les plus iconoclastes, Alexandre Tharaud livre ici un récital passionnant où se font de surprenants rapprochements entre les compositeurs.